Brève histoire du Mongoxique

 De l'Antiquité à la fondation du sultanat mongoxicain

   Les plus anciens peuplements connus dans la région où se situe l'actuel Mongoxique datent de 2 millénaires avant Jésus-Christ. Cette époque fut celle de l'apogée de l'Empire babybelien, civilisation très ancienne qui marquèrent leur temps en construisant de grandioses cités, puis en les détruisant afin d'en reconstruire des plus splendides encore, puis à les démolir une fois plus, et à les reconstruire, puis les détruire, et les reconstruire, puis les détruire, puis les reconstruire... Cependant, les historiens estiment qu'à l’aube du premier millénaire avant Jésus-Christ, après une ultime déconstruction, les Babybeliens se retrouvèrent à cours de matière premières nécessaires à la réalisation de tels travaux, et décidèrent de s'expatrier définitivement. Nul ne sait où ils sont allés, et l'absence de témoignage de cette époque limite énormément les recherches archéologiques sur ce peuple.

  Jusqu’au début du VIIème siècle après Jésus-Christ, la population mongoxicaine se compose majoritairement de bergers regroupés en petites peuplades aux quatre coins du pays. Quelques grandes cités bergères, telles que Rogolo (actuellement Rotgaï) ou Belzenchou (Mongoxico-city), pouvaient accueillir plusieurs milliers d'habitants, mais la majorité des communautés se limitaient à quelques centaines de bergers. La plupart d'entre elles passaient leur temps à s'allier, guerroyer, ou plus fréquemment encore à s'ignorer les unes des autres.

   Pourtant, dans ce contexte, éclate en 623 la première guerre berbienne, suite à l'affaire du mouton d'Escalator (plaines orientales). Très vite les bergers de la plaine entrent en conflit avec ceux de la montagne, qui s'allient avec les bergers de la jungle. Les bergers littoraux, mortels ennemis de ces derniers, et alliés des bergers des hauts-plateaux, rejoignent le camp des bergers de la plaine, ce qui mène à l'entrée en guerre des bergers des marais, se sentant menacés, et, de fil en aiguille, le pays tout entier se retrouve à feu et à sang.

   Ce sont deux guerriers bergers de Belzenchou, Môn Go et Tsi Kô, qui, après moults massacres, unifient le pays en 630, autour des valeurs qui font la fierté de ces hommes qui vivent au plus près de la nature : les moutons, les gilets en laine, les fromages aux asticots, et surtout l'ethakavl, fidèle boisson des bergers, qui devient alors boisson nationale. Le pays, rebaptisée Mongoxique en hommage aux deux grands artisans de l'unification, devient un sultanat bipartial, dirigé par deux grands chefs absolus : Môn Go et Tsi Kô. Mais il est difficile de partager un pouvoir absolu, et les deux frères, dans leur rêves de gloire, se mettent à comploter l'un contre l'autre. Ils finissent par s'empoisonner l'un l'autre au court d'un repas mémorable en 647. Leur premier ministre Îz Quaïtebad est alors nommé sultan à la place des sultans, et ainsi commence une longue dynastie qui durera jusqu'au XXème siècle.

Tablette babybelienne, datée du IIIème siècle avant Jésus Christ




Développement et apogée du Mongoxique

   Pendant treize siècles, le pays sera marqué par de nombreuses guerres, notamment contre l'île voisine du Zaïstan, avec qui il se dispute entre autres le territoire du Troupomet, dans la mer agadrique. L'origine de ce conflit reste encore inconnue. Cependant, les Mongoxicains prétendent que l'île a longtemps été habitée par des bergers, tandis que le camp adverse revendique l'origine zaïstanaise du Troupomet. Les recherches actuelles montre que l'île aurait éventuellement pu être habitée par un berger-pêcheur métisse au VIIIème siècle. Toujours est-il qu'aucun humain n'y vit depuis les début du second millénaire. Cependant, en dehors de ces conflits périphériques, on peut dire que la nation mongoxicaine ne connaît pas de grand bouleversement politique ou social avant le XIXème siècle.

   Cette stabilité politique se conjugue toutefois avec la grandeur du pays, et son histoire marquée par les nombreux sultans successifs, tous autant adulés par leur peuple et craints par leurs ennemis. Parmi les plus illustres, citons Kan le grand, qui régna sur un empire s'étendant des côtes africaines aux îles indonésiennes, Glad l'étripeur, qui s'illustra dans de nombreuses batailles dont celle de Burkinalaisie, ou encore Domu le placide, au règne le plus long et le plus paisible de l'histoire entière du sultanat.

    Mais faisons un bond dans le temps jusqu'au XIXème siècle. Lors de la révolution industrielle européenne, les empires coloniaux français et anglais, désireux d'annexer le Mongoxique, suite à la découverte d'importants filons de charbon, se rencontrent au large de Rotgaï. La confrontation entre les deux flottes mène à une bataille navale dévastatrice qui ne laissera aucun survivant. Il va sans dire que les deux puissances s'entendront pour passer cette sinistre affaire sous silence. Le Mongoxique, alors à l'écart de toute tentative de colonisation, décide d'entrer dans le marché mondial en vendant ses importantes ressources minières et forestières à l'industrie occidentale. Le sultan de l'époque, Tétrabra, lance les programmes « Tous à la mine » et « Une bûche pour l'avenir », et commence alors pour les Mongoxicains une longue période de prospérité et de semaines de 80 heures. La pioche remplace le bâton de berger sur le drapeau national, et les campagnards se déplacent alors vers les villes, les ports et les montagnes. La capitale est rebaptisée Mongoxico-city, en signe d'ouverture sur l'extérieur.

 Affiche de propagande de 1923 pour le travail à la mine
L'inscription en Mongoxicain signifie :
"Le pouvoir du charbon/Le charbon au pouvoir"





De la révolution mongoxicaine à nos jours

 
   A la fin des années 1950, les ressources en charbon du Mongoxique sont définitivement épuisées. Le chômage gagne peu à peu les régions minières et seule l'industrie du bois continue à prospérer, la forêt mongoxicaine étant, dit-on, inépuisable. Des émeutes commencent à éclater à Mongoxico-city puis aux quatre coins du pays. Le sultan Pi Jama envoie démocratiquement et pacifiquement la garde sultanesque « latter la gueule de ces connards de révolutionnaires ». La guerre civile éclate entre révolutionnaires et royalistes, mais prend rapidement fin suite à un coup d'état militaire de l'amiral Oul Ad Tefal.

   Le nouveau régime autoritaire mis en place tiendra quelques années, notamment grâce aux efforts des FMDJR, les Force Militaires et Démocratiques de la "Juste Répression", qui gardent le Mongoxique à l'écart de la guerre civile. Ce gouvernement autoritaire arrivera à sa fin en 1964, par un autre coup d'Etat, par des forces militaires opposées à l'amiral. Cette nouvelle direction sera cependant incapable de gérer les émeutes qui reprendront de plus belles. Pendant plus de 15 ans, le pays passera tour à tour entre les mains des rebelles démocrates, des sultanistes traditionalistes et des gouvernements militaires. Oul Ad Tefal reviendra par exemple plus de cinq fois à la place de chef de l'Etat.

   En 1981, toutefois, un militaire ennemi de l'amiral, le général Al Chico Cador, petit neveu de Pi Jama, parvint à ramener le pays à la paix. Pour cela, il gagne la confiance de tous les Mongoxicains en s'attribuant simultanément les rôles de chef militaire, sultan à vie et président élu démocratiquement. Et en effet, les citoyens lui renouvellent sa confiance dès les élections de 1986 où il obtient 87,7 % des suffrages. Depuis l'accession au pouvoir d'Al Chico Cador, la situation du pays semble s'être bel et bien relevée puisque l'économie est relancée par la découverte de gisements de Lithium dans les montagnes mongoxicaines. Le secteur du bâtiment explose, avec la construction de nombreux monuments à la gloire du sultan-général-président. A sa mort en 2002, c'est son fils Al Houn Cador qui reprend les rennes du pays, et relance le tourisme mongoxicain en lançant la construction d'un gigantesque parc d'attraction dans la jungle mongoxicaine : Jungle Land. L'ouverture du pays semble donc sur une bonne pente pour cette nation qui, selon les dires du sultan-général-président, "compte déjà parmi les plus grandes, les plus puissantes et les plus valeureuses de ce monde".

Caricature censurée représentant l'amiral Oul Ad Tefal (1962)
"Amenons le pays à la paix et la démocratie."